Projet Scientifique

Les Relations internationales ont longtemps été considérées comme une discipline américaine. Cela s’est traduit, pendant toute la seconde partie du 20e siècle, par une surreprésentation de cas empiriques occidentaux dans le champ des études stratégiques. Les normes seraient diffusées du centre vers les périphéries. Dès lors, la contribution des penseurs et des recherches non occidentales, et la façon dont les connaissances occidentales dépendent aussi des technologies, des idées et des normes d’Asie ou des mondes musulmans et africains par exemple, sont sous-étudiées et sous-évaluées.

Pourtant, des changements importants ont pu émerger depuis une dizaine d’années. De nombreux auteurs encouragent aujourd’hui à trouver d’autres façons de conceptualiser les relations internationales (Bertrand Badie, Amitav Acharya, Rita Abrahamsen, Thierry Balzacq, Frédéric Ramel, etc). Ils interrogent la pertinence des théories construites à partir de cas européens ou américains, invitent à une prise en compte des approches produites dans les pays non occidentaux, et questionnent les transferts et les appropriations entre les communautés épistémiques et les communautés de pratiques venues d’États divers.

Cette section thématique vise à contribuer à cet élargissement du champ géographique des Relations internationales, en développant une meilleure connaissance de la façon dont les pensées stratégiques non occidentales sont construites, produites et mises en œuvre dans les champs de la décision, de l’expertise et des sciences politiques.

Pour cela, elle s’intéressera, d’une part, à la façon dont sont produites et diffusées les connaissances dans le champ des études stratégiques des pays non-occidentaux. Cette section vise ainsi à appréhender les représentations non occidentales du système international. Ces approches peuvent défier les approches occidentales des Relations internationales et sont révélatrices des évolutions du système international.

D’autre part, elle étudiera dans ces pays les structures étatiques de prise de décision et de planification dans le domaine de la défense et de la sécurité, et leurs interactions avec les acteurs non étatiques.

Responsables du groupe de travail

Mélissa Levaillant est chargée de mission à la DGRIS et docteure en science politique et en relations internationale..

Ses recherches portent sur la politique étrangère et de Défense de l’Inde, les migrations entre l’Asie du Sud et le Golfe, la sociologie de la diplomatie et la Foreign Policy Analysis. Elle a réalisé́ de nombreux terrains de recherche en Inde (New Delhi, Kerala) et dans les pays du Golfe (Abu Dhabi, Dubaï, Mascate).

Contact : melissa.levaillant@gmail.com

Sonia Le Gouriellec est docteur en Science Politique et maître de conférences à l’Université catholique de Lille. Elle enseigne également un cours d’Introduction aux Relations internationales en Afrique à SciencesPo.

Ses recherches portent sur la construction de l’Etat, la hiérarchie en relations internationales, la stratégie des petits États, et l’évolution de la conflictualité en Afrique.

Contact : sonialegouriellec@gmail.com 

Professeure de Science politique, Delphine Allès est directrice de la filière Relations internationales de l’Institut national des langues et civilisations orientales (INALCO).

Ses travaux actuels portent sur les interactions entre religion et relations internationales, et les questions de sécurité en Asie du Sud-est. Elle est spécialiste du rôle du facteur religieux en relations internationales et de l’Indonésie contemporaine.

Contact : delphine.alles@inalco.fr