Projet scientifique

Notre motivation de proposer un groupe de travail « Guerre et genre » est triple. Premièrement, la variable « genre » représente un outil indispensable pour décrire et comprendre la guerre et la stratégie. Elle nous invite à explorer des thématiques spécifiques, et à nous servir d’approches méthodologiques originales. Deuxièmement, le genre constitue une thématique transversale/ intersectionnelle par excellence. Une section « Guerre et genre » est donc propice à encourager des travaux et activités entre sections d’AEGES. Troisièmement, la section « Guerre et genre » s’intéresse tout particulièrement aux chercheures dans le domaine guerre et stratégie. La vocation d’une section « Guerre et genre » est d‘attirer plus de femmes vers les études de la guerre et de la stratégie et vers l’AEGES, et de proposer au sein de l’AEGES un point d’appui spécifique pour elles.

Nos thématiques de recherche sur le genre et la guerre sont variées et comprennent notamment l’étude de la« fabrication » de normes et de discours/ représentations véhiculée par les acteurs politiques, militaires mais aussi scientifiques, religieux et culturels. En outre, nous étudions, les rapports de genre au travers la structuration de la pensée de la guerre et des rapports internationaux et transnationaux ; le genre comme enjeu stratégique avec la place des femmes dans la guerre tout au long de l’histoire. Nous portons également une réflexion sur l’expérience vécue de la guerre par les femmes, leur place dans les stratégies étatiques relatives à la sécurité et à la défense ainsi que les représentations que la fiction donne de la femme (films, livres, jeux vidéos…). Nos recherches portent également sur l‘impact que peut avoir le genre sur la « fabrication » des politiques, pratiques et la structuration des institutions politiques et militaires. Enfin, nous tentons de voir comment les « Guerres saintes » à travers les époques et les cultures peuvent être considérées comme des guerres particulières pour la question du genre.

La question de la (difficile) institutionnalisation des études de genre en France, et la  reconnaissance de leurs contributions dans le domaine des études de la guerre constitue à notre sens un vrai enjeu. La transdisciplinarité inhérente aux études de genre, mais également à l’étude de la guerre pourrait être le point d’ancrage d’une réflexion originale sur la construction des savoirs en la matière.

La section « Guerre et genre » s‘intéresse aussi au choix des thématiques, et expériences du terrain des femmes et des hommes explorant la guerre et la stratégie. Les enquêtes de terrain consacrées aux rapports entre guerre et genre sont souvent centrées sur le masculin générique ou sur les seules femmes. Pourrait-on concevoir une enquête simultanément centrée sur les hommes et les femmes ?

En ce qui concerne tout particulièrement les chercheuses, quels sont les défis et opportunités dans leurs parcours de carrière qu’elles rencontrent ?

Une réflexion sur les pratiques de recherche qui engagerait un travail sur les conséquences méthodologiques d’une épistémologie critique serait à notre sens primordial. Cela permettrait de construire, au delà d’une section thématique, une véritable communauté de recherche et un vrai foyer d’échanges sur les expériences de recherche, qui pourrait se transformer en réseau de trajectoires de recherche.

Activités du groupe

  • Organisation de la ST 16 « La violence des femmes, un mauvais genre ? » lors du 6ème congrès de l’AEGES

  • 10-11 juin, « Fortes de corps, d’âme et d’esprit : récits de vie et construction de modèles féminins du XIVe au XVIIIe siècle »

Participation au Colloque international organisé par l’Université de Rouen-Normandie et le CÉRÉdI, avec la communication « Les combattantes des Chroniques de Froissart: des femmes qui résistent, un public résistant » (Clara de Raigniac, Université Paris III ).

  • Printemps/été,  Évènement « Femmes et nucléaire »

Johanna Möhring, (CIENS-ENS)

Epistémologies féministes, recueil de littérature, cartographie/ liens avec les études du genre en France.

  • 27 avril, Séminaire transversal AEGES « Épistémologies féministes : points de vue de la guerre, déconstruction de la masculinité »

Séminaire transversal d’AEGES 2020/ 2021 : « Épistémologies de la guerre et des violences »: Présidente, et responsable de séance : Johanna Möhring (CIENS-ENS), Intervenante : Lydie Thollot (Univ. Jean Moulin Lyon III), Discutante : Sarah Guillet (Univ. Lumières Lyon II).

  • 16 Février« Le rôle des femmes dans l’histoire du nucléaire »

Cours: Chantiers de recherche sur l’histoire de la dissuasion nucléaire, CIENS, ENS

  • 3-4 Décembre, colloque annuel de l’AEGES évènement « Les femmes dans les forces armées – une innovation réussie ? »

Colloque AEGES « Guerre, paix et innovation », Présentation de la section et des chercheur-e-s participant-e-s et leurs travaux. Débat avec Camille Boutron et Claude Weber

  • Octobre, Intervention «’Gendering’ international co-operation and defence policies »

Dans le cadre du Master 2 « International Co-operation & Defence Policies », SciencesPo Saint-Germain, 22 octobre 2020 (Johanna Möhring, CIENS-ENS)

  • Septembre : « Les approches pédagogiques au genre dans l’éducation militaire »

Workshop international, Camille Boutron, (IRSEM)

Responsables du groupe de travail

Cette section sera animée par un collectif de chercheur.e.s, avec une participation modulable. Deux co-responsables elu e s pour un an représenteront la section.

Camille Boutron est chercheure à l’IRSEM au sein du domaine « Défense et société ». Sa thèse portait sur l’expérience combattante des femmes pendant le conflit armé péruvien. Ses recherches actuelles s’intéressent aux politiques internationales du genre dans le cadre de la paix et de la sécurité internationale, la place des femmes dans les organisations armées, ainsi qu’à la réorganisation des rapports sociaux de sexe en sortie de conflit.

Contact : camille.boutron@irsem.fr

Okan Germiyanoglu est docteur en science politique, auteur d’une thèse sur La lutte contre le terrorisme vue par les hauts fonctionnaires du Quai d’Orsay. Pour une contribution française au concept d’ »Operational Code » (direction de thèse : Pr. Thomas Lindemann). Il est chercheur associé au Centre Thucydide (Université Paris 2 Panthéon-Assas) et au CERAPS (Université de Lille), co-animateur des groupes de travail « Psychologie des conflits internationaux » et « Guerre et Genre » de l’Association pour les études sur la guerre et la stratégie (AEGES), et directeur des études (L2-L3) de la Licence Sciences sociales et enseignant en science politique au campus de Reims de l’Institut Catholique de Paris (ICP).

Contact: okan.germiyanoglu (@) gmail.com

Membres du groupe :

Camille Boutron, IRSEM, Delphine-Deschaux-Dutard, Université Grenoble-Alpes, Okan Germiyanoglu, Université de Lille, Sonia Le Gouriellec, Université Catholique de Lille, Johanna Möhring, CIENS-ENS, Lydie Thollot, Université Jean Moulin Lyon 3, Clara de Raigniac, Université Paris III Sorbonne Nouvelle, Camille Trotoux, IRSEM, Claude Weber, St-Cyr Coëtquidan